Le président togolais Faure Gnassingbé a prêté serment ce mercredi en tant que président du Conseil des ministres, une fonction nouvellement créée par la réforme constitutionnelle adoptée en avril 2024. Cette cérémonie, tenue à Lomé en présence de dignitaires nationaux et régionaux.
Le passage du régime présidentiel à un régime parlementaire confère désormais au président du Conseil des ministres le rôle de chef de l’exécutif, avec des pouvoirs élargis et sans limitation de mandats.
La présidence, autrefois au centre du pouvoir, devient une fonction symbolique, élue par le Parlement pour un mandat unique de six ans.
Cette réforme a permis à Faure Gnassingbé, 58 ans, de consolider son emprise sur le pays qu’il dirige depuis 2005, à la suite de son père Gnassingbé Eyadéma, resté au pouvoir pendant 38 ans.
L’Union pour la République (UNIR), le parti au pouvoir, domine largement l’Assemblée nationale, ayant remporté 108 des 113 sièges lors des élections d’avril 2024.
Cette nouvelle structure politique suscite de vives inquiétudes au sein de l’opposition et de la société civile. Certains dénoncent une « institutionnalisation du pouvoir à vie » ou encore un « coup d’État constitutionnel ».
L’absence de limitation de mandats pour le président du Conseil des ministres alimente les critiques sur une potentielle dérive autoritaire. Plusieurs voix appellent à des garanties pour assurer une alternance démocratique et le respect des libertés fondamentales.
Alors que le pays entre dans une nouvelle ère, la réforme est pour les partisans du régime, comme une adaptation aux besoins de gouvernance. Cependant, pour ses détracteurs, elle reflète un verrouillage du pouvoir.
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