Le gouvernement nigérian a annoncé la suspension de la taxe Free on Board (FOB) de 4 % sur les importations, quelques semaines seulement après son entrée en vigueur. La décision intervient à la suite d’une vague de contestations de la part des importateurs et des industriels, qui redoutaient une hausse des coûts et une aggravation de l’inflation.
La taxe FOB, calculée sur la valeur totale des marchandises importées incluant les frais de transport jusqu’au port de départ, avait été introduite par le Nigeria Customs Service. Elle remplaçait deux dispositifs à savoir : le CISS, une taxe de 1 % destinée à contrôler les importations, et la taxe de collecte de 7 % sur certains produits importés.
Officiellement, la mesure visait à simplifier la fiscalité et à accroître les recettes non pétrolières de l’État, dans un contexte de baisse de la production pétrolière.
Mais l’initiative a rapidement cristallisé les oppositions. L’Association des importateurs du Nigéria (IMAN) a dénoncé un surcoût estimé à près de 4 trillions de nairas par an (environ 5,3 milliards de dollars), qui aurait été répercuté sur les consommateurs. De son côté, l’Association des fabricants du Nigéria (MAN) a alerté sur le risque d’une inflation galopante et d’un affaiblissement de la compétitivité des entreprises locales.
Face à la fronde, le ministre des Finances, Wale Edun, a annoncé la suspension de la taxe et l’ouverture de consultations avec les importateurs, les organisations professionnelles et d’autres acteurs économiques. Objectif : repenser le mécanisme afin de développer un cadre fiscal « plus équitable et efficace », capable de soutenir les recettes publiques sans étouffer l’activité économique.
Pour l’heure, la suspension de la taxe FOB offre un répit aux importateurs, mais le débat sur la réforme fiscale reste entier.
Laisser un commentaire