Au Bénin, la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (CRIET) a tranché dans une affaire de détournement de fonds publics impliquant un agent de police affecté à la Direction de l’Émigration et de l’Immigration (DEI). Le fonctionnaire, reconnu coupable d’avoir détourné 150 millions de francs CFA, a été condamné à huit ans de réclusion criminelle et à dix millions de francs CFA d’amende.
D’après les informations rapportées par un média local, l’affaire remonte à septembre 2019, à la suite d’un audit de la Commission d’inspection financière qui a mis en évidence une irrégularité de 150 millions FCFA dans la caisse de la DEI.
Les investigations ont révélé que le policier, en poste depuis 2008 et chargé de la comptabilité au sein de cette direction, avait utilisé les fonds publics à des fins personnelles : achats de biens, prêts à des proches et investissement immobilier.
Parmi les bénéficiaires de ces largesses figure une ancienne banquière, C.B.A.C., à qui l’agent aurait prêté 50 millions FCFA pour couvrir un prétendu contrôle bancaire. Le remboursement promis n’a jamais été honoré. Un arrangement aurait ensuite été proposé par le conjoint de cette dernière : vendre un immeuble estimé à 150 millions FCFA pour solder la dette. L’agent a alors déboursé 100 millions FCFA provenant de la DEI pour acquérir le bien, les 50 millions restants correspondant à la créance due.
Le détournement a été découvert alors que le policier tentait de revendre l’immeuble. Interpellé, il a reconnu les faits et coopéré avec la justice. Toutefois, l’opératrice bancaire et un homme d’affaires, également mis en cause, ont plaidé non coupable.
La chambre criminelle de la CRIET les a néanmoins reconnus coupables de complicité, de détournement de détournement de deniers publics et de blanchiment de capitaux. Ils ont été acquittés sur l’accusation de fraude fiscale.
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