L’ancien Premier ministre thaïlandais Thaksin Shinawatra comparaît à huis clos depuis le 1er juillet pour des accusations de lèse-majesté, un dossier explosif qui pourrait ébranler durablement l’équilibre politique du royaume. Le verdict est attendu le 22 août.
L’homme, figure centrale de la vie politique thaïlandaise depuis plus de deux décennies, est accusé d’avoir tenu en 2015 des propos jugés insultants envers le roi et sa famille lors d’un entretien à un média sud-coréen. Il rejette fermement les accusations.
En vertu de l’article 112 du Code pénal thaïlandais, tout acte perçu comme une atteinte à la monarchie est passible de 3 à 15 ans de prison. Un texte largement dénoncé par les défenseurs des droits humains, qui y voient un outil de répression contre les opposants au pouvoir royal et militaire.
Premier ministre de 2001 à 2006 avant d’être renversé par un coup d’État, Thaksin est à la tête d’une dynastie politique influente, aujourd’hui incarnée par sa fille Paetongtarn. Son retour d’exil en 2023 avait ravivé les tensions. En parallèle de son procès actuel, il fait l’objet d’une autre procédure pour avoir purgé une partie de sa peine dans un hôpital plutôt qu’en prison.
Mercredi 16 juillet, une cinquantaine de ses partisans, vêtus de rouge se sont rassemblés devant la cour criminelle de Bangkok. « Il est très talentueux, mais des ennemis veulent l’abattre », déclare Vaew Wilailak, une retraitée de 79 ans venue soutenir l’ancien chef de gouvernement.
Ce nouveau front judiciaire survient alors que la coalition menée par le parti Pheu Thai, majoritaire au Parlement, fait face à de vives turbulences. Paetongtarn Shinawatra a été suspendue de ses fonctions de Première ministre début juillet, pour des manquements présumés à l’éthique. La Cour constitutionnelle doit trancher sur son sort dans les semaines à venir.
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