Derrière la Côte d’Ivoire, le Ghana reste le deuxième exportateur mondial de cacao. Toutefois, sa production a stagné ces dernières années, se situant entre 500 000 et 650 000 tonnes par an. Le gouvernement ghanéen entend inverser cette tendance en misant à la fois sur l’augmentation des rendements et sur la transformation locale des fèves.
Comme son voisin ivoirien, le Ghana a longtemps exporté la majeure partie de son cacao brut tout en important des produits dérivés, comme le chocolat. Une aberration que les deux géants ouest-africains cherchent désormais à corriger. Accra veut renforcer ses liens avec Tokyo, principal débouché asiatique, qui importe près de 70 % du cacao ghanéen.
En marge de la Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l’Afrique (TICAD), le président John Dramani Mahama a rencontré le Premier ministre japonais Shigeru Ishiba, pour évoquer cacao, infrastructures et échanges humains. Le président ghanéen a invité les investisseurs nippons à s’engager dans des projets de transformation locale, notamment via un partenariat public-privé avec la Cocoa Processing Company (CPC).
Basée à Tema, la CPC, créée en 1965, ne travaille qu’avec des fèves ghanéennes sélectionnées. Mais son usine vieillissante nécessite une modernisation. Pour John Dramani Mahama, sa relance générerait de nouvelles recettes et donnerait une valeur ajoutée aux exportations.
Le gouvernement ghanéen vise également une augmentation de la production. Le ministre des Finances, Cassiel Ato Forson, a annoncé en mai dernier un projet ambitieux : l’acquisition de 200 000 hectares pour y développer des plantations industrielles modernes, afin de renforcer la position du Ghana sur le marché mondial et consolider son partenariat avec Tokyo.
Au-delà du cacao, John Dramani Mahama et Ishiba ont discuté d’infrastructures majeures, comme le pont de Volivo sur le lac Volta, clé pour relier le nord producteur de manioc et de maïs au sud consommateur. Tokyo avait déjà engagé en 2016 un financement de 11,239 milliards de yens. Mahama a plaidé pour de nouvelles subventions, afin de combler un déficit de financement de 64 %.
La rencontre a aussi eu une portée symbolique : le centenaire de l’arrivée au Ghana du médecin japonais Hideyo Noguchi et le 50e anniversaire du Japan Overseas Cooperation Volunteers (JOCV) en 2027 ont été évoqués comme jalons forts du partenariat bilatéral.
Accra et Tokyo ont également abordé la coopération multilatérale, dont la candidature japonaise de Masahiko Metoki à la tête du Bureau international de l’Union postale universelle (UPU) et des convergences sur la réforme du Conseil de sécurité de l’ONU.
« Je suis reconnaissant envers le Japon pour son amitié continue et j’attends avec impatience les prochaines étapes concrètes qui créeront des emplois, une valeur ajoutée et une connectivité pour les Ghanéens », a conclu John Dramani Mahama, déterminé à soutenir la croissance et l’intégration économique de son pays.
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