Le temple Shaolin, icône du bouddhisme chinois et berceau du kung-fu, traverse une tempête sans précédent. Son abbé, le vénérable Shi Yongxin, fait l’objet d’une enquête officielle pour détournement de fonds et comportements contraires à la morale religieuse. Une annonce publique inhabituelle, qui ébranle l’image d’une institution sacrée vieille de plus de 1 500 ans.
Surnommé « le moine patron », Shi Yongxin, 59 ans, a modernisé la gestion du temple, multipliant les activités commerciales : tournées internationales, partenariats économiques et exploitation touristique du kung-fu. Cette dynamique, bien que profitable, lui a valu de nombreuses critiques.
Aujourd’hui, les soupçons portent sur l’usage personnel de fonds du temple, mais aussi sur des violations des vœux monastiques : relations sexuelles, enfants hors mariage, train de vie luxueux.
D’après une publication sur le compte WeChat officiel du temple Shaolin, une enquête conjointe menée par plusieurs organes gouvernementaux a été ouverte. Une initiative peu courante en Chine, où les dossiers religieux de cette envergure sont habituellement gérés à huis clos.
Ce scandale réactive de vieilles accusations. En 2015 déjà, des ex-moines dénonçaient l’opacité de la gestion du monastère, évoquant voitures de luxe et réseaux commerciaux dissimulés. La direction avait alors qualifié ces accusations de « calomnies malveillantes ». Mais cette fois, l’État semble décidé à intervenir directement.
L’affaire suscite un véritable choc national. Sur Weibo, principal réseau social chinois, le mot-clé lié à l’enquête a généré plus de 560 millions de vues.
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