Le ton change dans les discours français à l’égard de l’Afrique. Lundi 14 juillet, à l’occasion de la célébration de la fête nationale française à Conakry, l’ambassadeur de France en Guinée, Luc Briard, a prononcé un discours marqué par la retenue. Un positionnement qui tranche avec les prises de parole passées de la diplomatie française en Afrique de l’Ouest.
« La France en Guinée n’est pas chez elle. Elle n’est ni actrice, ni commentatrice de la scène politique locale », a affirmé le diplomate. « Nous n’avons aucune leçon à donner ni de conseil », a-t-il insisté. Une déclaration qui intervient dans un contexte de réajustement des relations entre Paris et ses anciennes colonies, sur fond de perte d’influence dans plusieurs pays du Sahel.
Chassée militairement du Mali, du Burkina Faso, du Niger puis du Sénégal, la France tente visiblement de reconfigurer son approche pour préserver les partenariats restants. Luc Briard s’est voulu clair : « La France souhaite être ce partenaire privilégié en étant dans une relation symétrique réciproque ».
Ce changement de ton pourrait être bien accueilli par le général Mamadi Doumbouya, au pouvoir depuis le renversement d’Alpha Condé en 2021. Le chef de la junte prépare un référendum sur une nouvelle Constitution, prévu pour septembre. Un scrutin auquel Paris évite désormais de commenter publiquement.
Dans un climat où la défiance envers la France est devenue un enjeu politique dans plusieurs capitales africaines, cette posture mesurée pourrait marquer un tournant stratégique pour la diplomatie française en Guinée et au-delà.
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