Le Parti démocratique gabonais (PDG), pilier du pouvoir depuis plus de cinq décennies, vacille sous le poids de ses divisions internes. Fondé par Omar Bongo et longtemps incarnation de l’hégémonie politique au Gabon, le PDG traverse aujourd’hui une zone de fortes turbulences, entre luttes de succession et recomposition stratégique.
La crise a pris un nouveau tournant avec la révélation, ce week-end, d’une note signée par Ali Bongo Ondimba. Dans ce document daté du 14 mai 2025, l’ex-président gabonais, aujourd’hui en exil, annonce la nomination d’Ali Akbar Onanga Y’Obegue au poste de secrétaire général du parti. Un geste inattendu qui ravive les tensions, alors que le congrès du 30 janvier dernier semblait avoir tranché la question du leadership.
Cette décision divise profondément le parti. D’un côté, le camp Blaise Louembé, proche des nostalgiques de l’ère Omar Bongo, revendique l’héritage idéologique du PDG historique. De l’autre, la faction Onanga Y’Obegue, fidèle à Ali Bongo, entend maintenir son influence sur l’appareil partisan, malgré l’exil de son mentor depuis le coup d’État d’août 2023.
Ce retour sur la scène politique d’Ali Bongo, par le biais d’une nomination contestée passe mal. L’ancien président cherche-t-il à reprendre la main sur le parti ou tente-t-il simplement de préserver son courant au sein du PDG ? Dans tous les cas, cette manœuvre fragilise davantage une formation politique déjà affaiblie par les secousses de la transition en cours au Gabon.
La note a provoqué une levée de boucliers au sein du bureau politique. Plusieurs responsables dénoncent une tentative de mainmise extérieure sur le parti, tandis que d’autres y voient un signal d’un retour programmé d’Ali Bongo dans l’arène politique, à défaut du pouvoir exécutif.
Le Gabon observe. Le PDG vacille. Et la recomposition du paysage politique gabonais semble plus que jamais engagée.
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