En France, le Premier ministre François Bayrou a, pour améliorer la productivité sans alourdir la fiscalité ni creuser la dette, proposé une mesure radicale : supprimer deux jours fériés. Le Haut-Commissaire au Plan, invité d’une radio nationale ce lundi 15 juillet, a suggéré de retirer le lundi de Pâques et le 8-Mai du calendrier férié français.
Selon lui, cette décision permettrait d’augmenter le nombre de jours travaillés dans l’année sans remettre en cause les congés payés. « Si on veut produire plus, il faut travailler plus », a-t-il affirmé. Il justifie la suppression du lundi de Pâques par son caractère religieux peu observé aujourd’hui, et celle du 8-Mai par sa redondance avec le 11-Novembre, également jour de commémoration.
Mais cette proposition, qui s’inscrit dans une logique de redressement économique, a immédiatement provoqué une onde de choc. Les syndicats, au premier rang desquels la CGT, y voient une attaque contre les acquis sociaux. Plusieurs élus, de droite comme de gauche, ont exprimé leur désapprobation, dénonçant une mesure précipitée et socialement clivante.
Sur les réseaux sociaux, de nombreux internautes ont réagi avec colère ou ironie. Certains dénoncent une provocation en plein cœur de l’été, d’autres soulignent que « travailler plus » n’est pas nécessairement synonyme de gains économiques, notamment dans les secteurs de service où l’efficacité dépend davantage de l’organisation que du temps passé.
Des associations d’anciens combattants se sont également indignées. Elles trouvent que la suppression du 8-Mai est une mauvaise chose. « C’est un jour de recueillement pour toute une nation », rappelle un communiqué de l’Union française des anciens combattants.
François Bayrou, lui, s’appuie sur l’exemple allemand pour appuyer sa proposition. L’Allemagne, avec environ 9 jours fériés en moyenne selon les Länder, produit davantage que la France, qui en compte 11. Cependant, plusieurs économistes nuancent cette comparaison tout en rappelant que la productivité dépend aussi de nombreux facteurs structurels : qualité de la formation, efficacité du management, niveau d’investissement, etc.
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