À moins de quatre mois du premier tour de l’élection présidentielle en Côte d’Ivoire, les arrestations se multiplient dans les rangs du principal parti d’opposition. Cinq responsables de la jeunesse du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) ont été interpellés depuis juin 2025, a révélé mercredi 9 juillet leur avocat, Me Emile Suy Bi Gohoré, à l’Agence France-Presse.
Parmi les personnes arrêtées, Henri Joël-Ndri Kouadio, en charge des étudiants au sein de la jeunesse du parti, a été placé sous mandat de dépôt depuis le 2 juillet pour « troubles à l’ordre public ». Il aurait été mis en cause pour un appel à la mobilisation lancé avant un meeting tenu en mai.
Un mois plus tôt, Innocent Yao, responsable de la jeunesse rurale du PDCI, avait été inculpé pour « atteinte à la sûreté de l’État » dans un autre dossier. Tous deux sont actuellement détenus au Pôle pénitentiaire d’Abidjan.
Trois autres militants dont Kouakou Jean-Paul Djabia, vice-président de la jeunesse du parti, et Emmanuelli Blé, secrétaire, ont été arrêtés mardi 5 juillet. Ils ont été auditionnés par la gendarmerie à Abidjan et sont toujours en garde à vue. Le nom du cinquième militant interpellé n’a pas été précisé.
Ces arrestations en série inquiètent l’opposition, qui y voit une tentative de museler ses forces à l’approche du scrutin prévu le 25 octobre. « C’est très difficile de ne pas faire un lien avec les élections à venir », dénonce Me Gohoré, qui qualifie les interpellations d’« injustifiées ».
Le président du groupe parlementaire PDCI, Simon Doho, a évoqué un possible projet d’arrestation visant d’autres figures du parti, y compris des députés. Il a exhorté ceux qu’il qualifie « d’ennemis de la paix » à « abandonner définitivement leurs funestes projets ».
Pour rappel, le président du PDCI, Tidjane Thiam, ainsi que d’autres poids lourds de l’opposition comme Laurent Gbagbo, sont exclus de l’élection présidentielle, à la suite de décisions judiciaires les empêchant de se présenter ou de voter.
Le ministère de la Justice, contacté par l’AFP, n’a pas souhaité commenter ces accusations. Le gouvernement assure de son côté ne pas interférer dans les procédures judiciaires en cours.
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