Depuis novembre 2023, Moscou restructure sa présence militaire en Afrique avec le la,cement d’une unité spéciale baptisée « Corps africain » (Afrikansky Korpous). Ce dispositif, intégré aux forces armées russes, est une réponse directe à la réorganisation des opérations russes après la chute du groupe Wagner.
Supervisée par le vice-ministre de la Défense Iounous-bek Yevkourov et le renseignement militaire russe (GRU), cette unité se veut un outil de projection militaire et diplomatique. Elle est chargée de missions variées : lutte contre le terrorisme, coopération militaro-technique, gestion d’infrastructures et réponses humanitaires, notamment face à des crises épidémiologiques.
L’objectif affiché ? Renforcer la coopération russo-africaine tout en consolidant la position de Moscou sur le continent.
La création du « Corps africain » intervient dans un contexte où le groupe Wagner, affaibli depuis la mort de son chef Yevgeny Prigozhin, voit ses activités reprises par l’État russe. African Initiative, média proche du Kremlin, a été le premier à promouvoir cette transition dès novembre 2023.
Selon le site Vedomosti, l’unité devrait être pleinement opérationnelle à l’été 2024 dans cinq pays stratégiques : le Burkina Faso, la Libye, le Mali, la République centrafricaine et le Niger. Ces pays, où l’influence française diminue, deviennent des partenaires privilégiés pour la Russie.
Dans un article signé Artyom Koureïev, African Initiative présente cette initiative comme une réponse à « l’influence occidentale » en Afrique. Le « Corps africain » ambitionne de garantir non seulement la sécurité mais aussi la stabilité économique de ses partenaires, notamment via une aide à la transformation de leurs systèmes bancaires et financiers.
Par cette initiative, la Russie renforce sa présence militaire en Afrique et aspire à redéfinir les équilibres de pouvoir sur le continent. Ce repositionnement inquiète les puissances occidentales, notamment la France, confrontées à une montée en puissance des alliances russo-africaines.
Alors que les premières unités du « Corps africain » sont déjà opérationnelles, cette nouvelle phase de la stratégie russe pourrait remodeler durablement le paysage géopolitique du continent.
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