L’ironie frappe fort dans le paysage politique sénégalais. Ismaïla Madior Fall, ancien ministre de la Justice sous Macky Sall, est au cœur des moqueries sur les réseaux sociaux. Une vidéo datant de son intervention enflammée à l’Assemblée nationale, en 2023, vantant l’efficacité des bracelets électroniques pour désengorger les prisons, est devenue virale. Ironie du sort, il porte désormais ce même dispositif, assigné à résidence dans le cadre d’une enquête pour « tentative de corruption ».
Ismaïla Madior Fall est accusé d’avoir reçu une avance de 50 millions de francs CFA sur un total présumé de 250 millions, pour garantir l’attribution d’un marché public lié à la construction d’un centre de surveillance de bracelets électroniques. En dépit des accusations, l’ancien ministre qui clame son innocence, bénéficie encore de la présomption d’innocence.
Plusieurs anciens membres du gouvernement de Macky Sall sont également poursuivis dans cette affaire. Parmi eux, Aïssatou Sophie Gladima, ex-ministre des Mines, est inculpée pour un détournement présumé de 193 millions de francs CFA, et d’autres sont accusés de malversations liées à des fonds destinés à la lutte contre le Covid-19.
Pour juger ces affaires, la Haute Cour de Justice (HCJ), institution rarement activée dans l’histoire du pays, a été récemment mise en place avec de nouveaux membres.
Le bracelet électronique, présenté par Ismaïla Madior Fall comme une alternative innovante à l’incarcération, pourrait désormais lui éviter un séjour en prison en cas de condamnation. Cependant, il est rappelé que, selon ses propres déclarations en 2023, les détournements de fonds publics n’étaient pas censés bénéficier de ce dispositif, sauf en cas de remboursement intégral des montants détournés.
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